La psychanalyse est née avec Freud, à la fin du XIXème siècle, plus précisément en 1895, date de la première édition des Etudes sur l’hystérie, de Freud et Breuer.

A l’époque de Freud, et surtout avant la Première guerre mondiale, les sociétés occidentales étaient encore fortement conservatrices et patriarcales. Ce qui venait se loger dans « l’inconscient » était de l’ordre des « désirs refoulés« , désirs prohibés par la société et que chacun ne pouvait se permettre d’éprouver ouvertement, voire consciemment. Désirs sexuels peu conformes à la morale, comme l’adultère ou l’homosexualité, mais aussi désirs d’émancipation pour une femme, ou bien encore désir de vivre autrement que ne le prescrivaient les normes de l’époque. Ces « désirs refoulés » n’ont pas disparu, et le contexte socio-culturel continue de jouer un rôle à cet égard, surtout s’il reste marqué par la tradition.

L’impact de ces traditions a néanmoins changé et s’est fortement atténué. Les cadres moraux sont moins stricts, le rôle des interdits moins direct, « l’autorité » des parents s’est amoindrie ou transformée. D’autre part, la société de consommation nous pousse plutôt à « satisfaire tous nos désirs » ; en réalité à les combler, à les obstruer par une pléthore d’objets de toutes sortes. D’où la multiplication des addictions. Nous sommes dès lors traversés par des injonctions contradictoires. Et les cadres familiaux subissent de profondes mutations. Difficile de s’y retrouver ! L’époque actuelle nous incite donc à une recherche personnelle, intime, que la psychanalyse contemporaine vise précisément à accompagner. Attentive à l’histoire et aux évolutions de société, la psychanalyse d’aujourd’hui n’est plus exactement celle d’hier, tout en demeurant attachée à l’héritage freudien.

Car malgré ces évolutions, il y a toujours de l’inconscient qui nous traverse et demeure difficilement accessible. Lorsqu’il surgit, nous n’en avons que des aperçus, des bribes. Saisies au vol, ces bribes nous permettent cependant d’avancer dans la résolution de nos troubles : effets de langage et effets de corps conjoints.

Pourquoi cette intimité entre langage et corps ? Et pourquoi « l’inconscient » ?

Dès avant notre naissance, nous sommes « parlés » par d’autres. Notre venue est commentée par les discours de nos parents et de nos proches, discours qui véhiculent du désir (ou parfois l’absence de désir) à notre égard. Puis nous entrons, difficilement, dans le langage – et avant tout dans notre langue maternelle. A moins que ce ne soit elle qui rentre en nous. Elle vient d’une certaine manière frapper notre corps et notre vie psychique, inscrivant des mots, doux et violents, sur nos ressentis et nos émotions du moment. Les discours qui parlent de nous – et ceux qui s’adressent à nous – au cours de l’enfance et de l’adolescence, se superposent et se cumulent en couches archéologiques. Voilà ce qu’est l’inconscient : l’effet sur moi des discours accumulés depuis l’enfance et dont j’ai perdu la trace.

De fil en aiguille, ce sont ces traces que suivent l’analyste et l’analysant. Il y a pour chacun une causalité psychique, qui nous a conduits à être ce que nous sommes. Reste à pouvoir devenir autre, là où se rencontre un point d’impasse ou un point d’énigme. L’inconscient est aussi porteur d’avenir, dans la mesure où il précède notre « moi » conscient dans la recherche de solutions, solutions qui nous sont propres et laissent place à la possibilité de l’inédit. Pour un analysant, cela conduit à pouvoir se surprendre soi-même, par des initiatives et des traversées dont il ne se croyait pas capable initialement. En ce sens, la psychanalyse accompagne celles et ceux qui s’adressent à elle vers un processus de création et d’inventivité.

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